Réseaux sociaux Les usages privés ont anticipé des usages professionnels

Roger Le Guen, sociologue, un des participants au débat du Syrpa (© Terre-net Média)

Depuis quelques mois, surgissent dans le paysage internet les premiers réseaux sociaux professionnels pour les agriculteurs. Pardessuslahaie.net s’inscrit dans la démarche et la vocation de Trame de former des agriculteurs pour les rendre technologiquement plus performants. Aujourd’hui, il offre la possibilité d’échanger sur la méthanisation, l’agriculture écologiquement intensive ou la veille environnementale par exemple. Créé en décembre dernier, le réseau Agrilink répond à des demandes récurrentes des lecteurs de la France Agricole d’échanger entre eux sur des sujets portant sur les questions juridiques ou techniques traités dans le magazine.

Avec déjà 5.000 adhérents, « ce réseau est voué à évoluer au fur et à mesure du public qu’il aura conquis », a déclaré Maguette Mbow, consultant pour Agrilink. Il était invité au débat annuel  du Syrpa Ouest (1)  "Les réseaux sociaux, le monde agricole est-il prêt à les utiliser", organisé au Space de Rennes et animé par Pierre Boiteau, directeur des rédactions de Terre-net Média. A la question, les animateurs ont répondu par l’affirmative si certaines conditions sont remplies. La vocation professionnelle de ces réseaux dépendra de la capacité de leurs concepteurs à pouvoir proposer des sites neutres, ouverts à la contradiction. Certains domaines comme le machinisme agricole se prêtent bien, à leur développement, d’autres sur des sujets sensibles comme la protection des plantes sont envisageables à ce jour.

Ce besoin de neutralité explique pourquoi les agriculteurs ont un usage professionnel très important des forums et des mails. Ils contribuent au développement de l’usage de l’internet en passant d’une dimension statique à une dimension dynamique. 18 % des agrinautes consultent des blogs professionnels, 24 % des forums et 33 % des réseaux sociaux.

Sinon, le potentiel de développement des réseaux sociaux est réel car ils fédèrent autour de sujets techniques des agriculteurs motivés par les sujets spécifiques très éloignés géographiquement. Ils sont en mesure d’être dans quelques années les « Ceta » et les « Geda » de l’internet avec le même succès rencontré auprès des Chambre d’agriculture, il y a 30 ans ou 40 ans.